Dans une tribune publiée dans la presse, Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC dissous, dresse le bilan du CNRD.

“Le 5 septembre 2021, quelques heures après la prise du pouvoir par le CNRD, le Colonel Mamadi Doumbouya a, dans un discours prononcé à cet effet, dénoncé avec force un « système de mal gouvernance » institutionnalisé en Guinée, un « dysfonctionnement des institutions républicaines, une instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière et la pauvreté », entre autres.

Par la même occasion, il a exprimé une volonté de rompre avec les pratiques liberticides du passé ; l’une des raisons ayant été à la base de l’adhésion populaire au coup d’État marquée par des applaudissements des Guinéens tant à Conakry que dans les villes provinciales de l’arrière-pays.

La création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a d’ailleurs largement contribué à créer l’espoir au sein de la population quant à l’éradication de la culture de l’impunité jusque-là instituée comme système de gouvernance et sur lequel notre société était bâtie désormais.

Quatorze mois après la tenue de ce discours hautement responsable, voici comment la Guinée du légionnaire Doumbouya se porte à date.

En effet, on assiste au refus systématique des membres du gouvernement et de la junte de déclarer leurs biens, ainsi que la publication de la liste des différents membres qui composent la nébuleuse CNRD.

Ce qui jette un doute sur leurs véritables intentions. Et les faits commencent à donner raison à ceux qui s’étaient montrés sceptiques car les « moralisateurs » ne sont pas eux-mêmes des modèles ; de par les scandales à répétition révélés par les médias.

Que dire des droits humains qui restent foulés à même le sol à travers les arrestations arbitraires et autres extrajudiciaires dont les principaux leaders du FNDC, des citoyens anonymes et leaders politiques en sont victimes.

L’espace politique et social est complètement rétrécis. Ce qui rend inopérant l’exercice des libertés individuelles et collectives. A cela, s’ajoutent les interdictions de sortie du pays imposées aux leaders d’opinion et politiques, dont certains sont en situation d’exil. Et que dire du non-respect des engagements internationaux auxquels la République de Guinée est partie ?”, a alerté Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC dissous.

Kèfina Diakité 

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