Après le décès en détention de l’ancien président de la CENI, Louncény Camara, la justice guinéenne ne semble plus vouloir avoir un autre cas sur sa conscience. Dans le cadre des enquêtes menées suite aux manifestations des 28 et 29 juillet 2022, qui ont fait des morts et des destructions de biens publics et privés, deux responsables du FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo) et le secrétaire exécutif de l’UFR (Saïkou Yaya Barry) ont été arrêtés. Inculpés par la suite par la justice, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry. Ces derniers jours, il a été rapporté dans les médias classiques et les réseaux sociaux que l’état de santé de l’opposant politique s’est fortement dégradé en prison
Son avocat, Me Salifou Béavogui, a révélé que le bras droit de Sidya Touré souffre des céphalées, de vomissements, de flou visuel, de cervicalgie, de vertiges, d’hemoptysie et de plusieurs autres pathologies. Il a hospitalisé dans un premier temps au CHU d’Ignace Deen avant d’être transféré à l’hôpital sino-guinéen où le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, lui a rendu visite pour constater de visu son état de santé. Au regard donc de cette situation plutôt préoccupante et qui interpelle tous les défenseurs des droits de l’homme, le doyen des juges d’instruction du Tribunal de prémière instance (TPI) de Dixinn a finalement ordonné hier mercredi 12 octobre la remise en liberté, le placement sous contrôle judiciaire et l’évacuation à Tunis (Tunisie) du secrétaire exécutif de l’UFR, Saïkou Yaya Barry, dont l’état de santé nécessite une prise en charge adéquate dans un centre de neurochirurgie mieux équipé.
Ce cas relance le débat sur la détention prolongée à la maison centrale de Conakry qui n’est pas sans conséquence sur la santé de ses pensionnaires. La mort en détention de Roger Bamba (sous le régime d’Alpha Condé) et de Louncény Camara (sous la transition CNRD) est encore vivace dans tous les esprits.
Kèfina Diakité
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