Il y a quelques jours, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a pris part au conseil interministériel, une première depuis son avènement au pouvoir. Il a mis cette occasion exceptionnelle à profit pour donner des instructions claires au nouveau Premier ministre, Dr Bernard Goumou, afin qu’il aille vers tous les acteurs politiques pour les convaincre de venir autour de la table de dialogue. La question que beaucoup se posent cependant est de savoir si la main tendue du locataire du palais de la Colombe sera acceptée de bonne foi par les acteurs concernés. Ce mardi 13 septembre 2022, dans l’émission Mirador de FIM FM, Mamadou Cellou Baldé,
le coordinateur des fédérations de l’intérieur de l’UFDG a martelé que le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, n’est pas leur interlocuteur dans le cadre d’un dialogue entre les acteurs sociopolitiques.  “Il y a un dialogue qui est en train de se mettre en place. Il y a un médiateur envoyé et accepté par le CNRD et qui a fait une première mission au niveau de l’ensemble des parties prenantes au processus de transition politique dans notre pays. Donc s’il y a bien entedu des échanges que le médiateur ou la CEDEAO doivent avoir avec le gouvernement de la République, cela ne peut se faire qu’à travers le Premier ministre. Aujourd’hui, je crois que pour nous acteurs politiques, le Premier ministre n’est pas notre interlocuteur dans le cadre de dialogue, il peut-être un élément du côté du CNRD et du gouvernement…Dans le cadre des rencontres, le Premier ministre, s’il souhaite rencontrer les acteurs politiques, bien entendu il peut rencontrer les acteurs politiques que nous sommes, qui peuvent le recevoir. Mais je dis bien qu’il y a un dispositif qui est mis en place sur la base d’un processus depuis ces 12 ans et qui a abouti à l’envoi d’un médiateur de la CEDEAO. Et ce processus est engagé. Donc, je crois que le Premier ministre en tant que membre du gouvernement et en tant que acteur du CNRD, il peut se mettre dans le dispositif pour faciliter le travail du médiateur de la CEDEAO”, a-a-t-il soutenu. Comme on le voit donc, la tâche du successeur de Mohamed Béavogui s’annonce difficile. L’UFDG, la principale formation de l’ANAD, est un poids lourd de la scène politique guinéenne. Espérons vivement que le Premier ministre saura,  avec tact, briser le mur de la méfiance avec les acteurs sociopolitiques pour donner toutes les chances de réussite à cette transition en cours dans le pays.
Kèfina Diakité 
Facebook Comments Box