Très contagieux et mortel, ce virus de la même famille qu’Ebola a été enregistré au Ghana le 17 juillet.
Deux cas de virus de Marburg ont été recensés au Ghana dimanche 17 juillet. Les deux personnes touchées sont décédées début juillet, selon les autorités sanitaires ghanéennes. Le 8 juillet, les prélèvements sanguins des deux personnes touchées suggéraient le virus de Marburg. Les échantillons avaient été envoyés à l’Institut Pasteur de Dakar (IDP), qui a confirmé la présence du virus. « L’Obs » fait le point sur cette maladie dangereuse, presque aussi meurtrière qu’Ebola.
- Une maladie identifiée à plusieurs reprises en Afrique
Le virus a été découvert pour la première fois en Allemagne en 1967 chez des chercheurs du laboratoire de Marburg qui menaient des recherches sur des singes verts africains importés d’Ouganda.
Depuis, des flambées ont été détectées en Afrique, notamment en Angola, au Kenya, en Ouganda, en RDC et en Afrique du Sud.
L’OMS avait annoncé en septembre 2021 la fin d’une flambée épidémique en Afrique de l’Ouest, 42 jours après l’identification d’un cas unique en Guinée.
- Quels sont les symptômes ?
Le virus provoque des fièvres élevées, des forts maux de tête et de graves malaises. Les douleurs musculaires sont courantes chez les malades. La diarrhée, les crampes abdominales, les nausées, les vomissements et les éruptions cutanées peuvent apparaître pendant la phase initiale de la maladie.
Au fur et à mesure que la maladie progresse, les symptômes s’aggravent. Le malade subit une perte de poids importante. Beaucoup de patients développent des syndromes hémorragiques sévères dans différentes parties du corps pour les cas mortels. L’atteinte du système nerveux central plonge le malade dans des états confusionnels, le rendant irritable ou agressif.
La mort est généralement précédée d’une perte de sang abondante et d’un choc.
- Même famille qu’Ebola
Selon l’OMS, les virus de Marburg et Ebola appartiennent tous deux à la famille des filoviridés (filovirus) et provoquent des fièvres hémorragiques. Cette famille de virus est responsable d’infections virales parmi les plus pathogènes chez l’humain.
Bien qu’il s’agisse de deux virus différents, les deux maladies sont similaires sur le plan clinique. Elles sont toutes les deux rares et mais ont la capacité de provoquer des flambées épidémiques très mortelles.
- Un taux de létalité entre 24 % et 88 %
Le taux de létalité varie de 24 % à 88 %, explique l’OMS. La souche virale et la prise en charge des cas sont aussi susceptibles d’influencer le taux de mortalité. Le décès intervient en moyenne huit à neuf jours après l’apparition des symptômes.
- Chauves-souris, fluides corporels et surfaces
La période d’incubation va de 2 à 21 jours. Le virus se transmet à l’homme par les chauves-souris, puis de personne à personne au contact direct avec les fluides corporels ou avec les surfaces et les matériaux contaminés.
- Pas de traitement
Il n’existe pas de vaccins, ni de traitements antiviraux approuvés pour traiter ce virus, mais selon l’OMS, une bonne prise en charge des patients permet d’améliorer les taux de survie. La réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques sont recommandés.
- Une centaine de cas contact
98 personnes ont été identifiées comme cas contact, selon un communiqué du Service de santé ghanéen. Elles se trouvent actuellement en quarantaine et aucun autre cas de Marburg n’a pour l’heure été recensé parmi elles.
L’Obs par Mariana Abreu