Accueil A la une Manif du 17 Août: les légitimes craintes des citoyens

Manif du 17 Août: les légitimes craintes des citoyens

Le 8 août dernier, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a rendu public son arrêté dissolvant le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qu’il considère comme un groupement de fait. Malgré cette dissolution qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans le pays, et l’inculpation  de ses principaux responsables par la justice, le FNDC ne s’avoue pas vaincu. À son appel, de nombreux Guinéens ont manifesté le 14 août à Bruxelles, en Belgique pour attirer l’attention de l’Union européenne sur la préoccupante situation sociopolitique qui prévaut dans la Guinée du colonel Mamadi Doumbouya.
Il prévoit également demain mercredi 17 une manifestation citoyenne et pacifique pour exiger du CNRD un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais beaucoup de citoyens du Grand Conakry et des villes de l’intérieur craignent, à juste raison, la répétition des violences, avec leur lot de morts et de destructions de biens publics et privés. Il faut reconnaître qu’en Guinée, les  manifestations de rue annoncées pacifiques par leurs organisateurs (partis politiques, coalitions politiques ou plateformes de la société civile) se terminent généralement dans la violence. Sous le régime du professeur Alpha Condé, la Guinée a enregistré des centaines de manifestations de rue, dont la plupart ont été émaillées de violences, avec des cas de morts et des destructions de biens publics et privés.
Avec l’avènement du CNRD au pouvoir, à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, beaucoup ont cru que c’était la fin des manifestations de rue dans notre pays. Mais hélas, c’est la grosse désillusion pour les observateurs. Les 28 et 29 juillet, à l’appel du FNDC, qui vient d’être dissous par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, des manifestations ont été enregistrées dans certains quartiers du Grand Conakry, avec le lourd bilan que l’on sait: 5 morts et des destructions de biens publics et privés. C’est pourquoi à la veille de cette nouvelle manif du FNDC, non autorisée par les mairies, tous les Guinéens retiennent leur souffle. Contrairement au FNDT de Keamou Bogola Haba et au RPG Arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir), certaines coalitions politiques ont donné des consignes claires à leurs militants pour prendre part à cette manif de toutes les craintes. C’est le cas notamment de l’ANAD de Cellou Dalein Diallo et de la CORED de Mamadou Sylla.
Kèfina Diakité

 

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