Trois personnes ont été blessées et sept autres personnes sont portées disparues après l’attaque de plateformes de forage d’hydrocarbures au large de la Crimée, dont le gouverneur, inféodé à Moscou, a imputé la responsabilité à l’armée ukrainienne.
Nous confirmons qu’il y a trois blessés et sept portés disparus, a indiqué sur Telegram le gouverneur Sergueï Aksionov. Il avait précédemment assuré que les recherches se déroulaient avec la participation de navires de patrouille et de moyens aériens.
Selon le gouverneur, installé par Moscou après l’annexion en 2014 de la Crimée, les tirs ukrainiens ont visé trois plateformes de forage de Tchernomorneftegaz, entraînant l’évacuation de 94 personnes présentes sur place.
- Aksionov a précisé que les tirs avaient atteint en particulier une des trois plateformes. Olga Kovitidi, désignée sénatrice de Crimée par Moscou, a pour sa part déclaré à l’agence russe Ria Novosti qu’il n’y avait eu aucune victime sur les deux autres plateformes.
« Ce matin, l’ennemi a attaqué les plateformes de forage de Tchernomorneftegaz. Je suis en contact avec nos collègues du ministère de la Défense et [des services spéciaux] du FSB [le service de sécurité intérieure]. Nous nous efforçons de sauver des gens. »
— Une citation de Sergueï Aksionov, gouverneur de la Crimée, sur Telegram
- Aksionov n’a pas précisé quelles installations ont été touchées ni si elles exploitaient du gaz ou du pétrole, mais la compagnie Tchernomorneftegaz exploite plusieurs gisements gaziers et pétroliers en mer Noire et en mer d’Azov, au large de la Crimée.
Le député ukrainien Oleksii Honcharenko a pour sa part affirmé sur Telegram que la frappe s’est produite près des tours Boïko, ce qui a légèrement entravé la production de gaz russe dans la mer Noire ukrainienne.
L’étau se resserre sur Sievierodonetsk
L’Ukraine a confirmé lundi avoir perdu le contrôle de Metolkine, un village situé au sud-est de Sievierodonetsk, dans l’est du pays, ville-clé du Donbass dont les forces russes tentent de s’emparer au prix de combats acharnés depuis des semaines.
Malheureusement, nous ne contrôlons plus Metolkine, a déclaré le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Ce village comptait environ 1000 habitants avant la guerre.
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Selon M. Gaïdaï, le site de l’usine chimique Azot de Sievierodonetsk, devenu le dernier refuge de la résistance ukrainienne, est bombardée en permanence par les forces russes. Des centaines de civils se trouvent toujours dans les abris de l’usine, a-t-il dit.
Un militaire ukrainien dans une tranchée sur la ligne de front près d’Avdiivka, dans la région de Donetsk.
Le maire de la ville, Olexander Striouk, a quant à lui affirmé lundi à la télévision ukrainienne que l’armée russe contrôle la plupart des zones résidentielles de la ville, largement en ruines après des semaines de bombardements intensifs.
Si nous parlons de l’ensemble de la ville, encore plus d’un tiers est contrôlé par nos forces armées. Les Russes contrôlent le reste, a-t-il précisé. Il y a des combats de rue 24 heures sur 24.
L’armée russe a aussi effectué une poussée dimanche sur la ville de Toshkivka, une petite bourgade située au sud de Lysstchansk, sur la rive ouest de la rivière Donetsk, a rapporté le New York Times en citant des responsables ukrainiens. L’armée ukrainienne a réussi à contenir cette poussée, avaient-ils argué.
Lundi, les séparatistes prorusses ont cependant affirmé avoir pris le village et le gouverneur Gaïdaï a reconnu que l’attaque russe avait eu un certain succès. Il affirme cependant que les prorusses tentent toujours de s’établir à Toshkivka, laissant entendre qu’ils n’y sont pas tout à fait parvenus.
Si l’armée russe parvenait à enfoncer la ligne de défense ukrainienne, elle serait en mesure de se rapprocher de Lyssytchansk, ville jumelle de Sievierodonetsk. Les deux villes sont les dernières de la région de Louhansk à ne pas être sous contrôle russe.
Si Sievierodonetsk venait à tomber, il serait difficile pour l’armée russe de lancer une offensive au sol pour Lyssytchansk puisque cela impliquerait qu’elle construise des ponts pour traverser le Donets, ce qui la rendrait vulnérable aux attaques ukrainiennes. Les trois ponts entre Sievierodonetsk et Lyssytchansk ont été détruits.
Des bombardements s’intensifient
Dans son point de presse matinal, la présidence ukrainienne a également signalé une augmentation des bombardements russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, et de Donetsk.
Dans cette région du sud-est, l’intensité des bombardements s’accroît tout au long de la ligne de front, a affirmé la présidence en faisant état d’un mort et de sept blessés, dont un enfant.
L’armée russe indique quant à elle avoir touché l’aérodrome d’Artsyz, dans la région d’Odessa, dans le sud-ouest de l’Ukraine, avec un missile, détruisant deux drones Bayraktar de conception turque et une station de contrôle de drones.
Plus tôt lundi, l’armée ukrainienne avait plutôt assuré que son système de défense aérienne avait empêché deux frappes aériennes sur la région d’Odessa en détruisant les missiles entrants.
Il faut s’attendre à ce que la Russie intensifie ses attaques cette semaine, avait prévenu dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky en évoquant les discussions sur une éventuelle candidature de Kiev à l’Union européenne, qui auront lieu plus tard cette semaine.
Aujourd’hui, lundi, s’ouvre une semaine vraiment historique, a clamé M. Zelensky dans son allocution vidéo quotidienne, puisque nous aurons la réponse de l’Union européenne sur le statut de candidat de l’Ukraine.
Depuis 1991, il y a eu peu de décisions aussi fatidiques pour l’Ukraine que celle que nous attendons aujourd’hui, a-t-il ajouté en se disant convaincu que seule une réponse positive pourra servir les intérêts de toute l’Europe.
Radio-Canada
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, Associated Press et New York Times