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Blocage des céréales en Ukraine : l’UE accuse Moscou de « crime de guerre »

En bloquant l’exportation de millions de tonnes de céréales ukrainiennes, la Russie commet un crime de guerre, a affirmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

L’Espagnol a fait cette déclaration dans la foulée d’une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) pour trouver des manières d’expédier ces récoltes alors que se dessine une crise alimentaire mondiale.

L’Ukraine est l’un des principaux producteurs mondiaux de blé, mais ses récoltes ne peuvent être exportées. Plus de 20 millions de tonnes dorment dans les silos depuis que la Russie a lancé son invasion et a bloqué les ports en février.

« On ne peut imaginer que des millions de tonnes de blé restent bloquées en Ukraine quand le reste de la population mondiale souffre de la faim. C’est un véritable crime de guerre. »

— Une citation de  Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

La bataille de récits entre les Occidentaux et la Russie qui rend les sanctions responsables d’une aggravation de la crise alimentaire et de l’explosion du prix des aliments sera au centre des discussions des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Les sanctions européennes imposées à la Russie ne visent pas les produits agricoles et les engrais. Elles peuvent être vendues, achetées, exportées, a insisté Josep Borrell.

Les Européens ont par ailleurs promis d’allouer un milliard d’euros (environ 1,37 milliard $ CAN) pour lutter contre l’insécurité alimentaire provoquée en Afrique par le blocage des exportations de céréales ukrainiennes et le renchérissement par Moscou de ses ventes de céréales via une taxe de 30 % à l’exportation, a annoncé Josep Borrell.

J’ai soumis aujourd’hui aux ministres [européens] un plan d’action pour renforcer la production agricole, stabiliser les échanges commerciaux et lancer une plus grande coopération internationale, a-t-il ajouté.

Par la terre plutôt que par la mer

  1. Borrell a également demandé à la Russie de libérer les routes cruciales de la mer Noire pour permettre l’exportation de cette nourriture.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà lancé le 8 juin dernier que la balle était dans le camp de l’Ukraine. C’est à elle de déminer les approches de ses ports en mer Noire, selon lui, car Moscou a déjà pris les engagements nécessaires dans ce dossier.

L’UE appuie les efforts de l’ONU pour trouver une entente qui permettra de reprendre les exportations de grains ukrainiens en échange de mesures pour faciliter les exportations de nourriture et d’engrais russes. Un tel accord nécessite toutefois le feu vert de Moscou.

Entre-temps, l’Allemagne et d’autres États travaillent à la mise en place de routes terrestres pour faire sortir au moins une partie des stocks de la saison dernière toujours entreposés dans les silos, au moment où s’amorce la récolte.

La ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne a expliqué que Berlin soutient la Pologne et la Roumanie pour adapter leurs voies ferrées afin de faciliter l’exportation terrestre. Il est clair qu’en fin de compte, nous ne serons certainement pas capables de faire sortir tout le grain. Mais si on peut en expédier au moins une partie par divers moyens, ça pourra nous aider à affronter cette crise mondiale, a affirmé Annalena Baerbock.

En 2021, Kiev a récolté 84 millions de tonnes de céréales, un record surpassant de loin les 65 millions de tonnes de 2020.

Cette année, les agriculteurs ont semé des grains sur 14,2 millions d’hectares, alors qu’ils avaient ensemencé 16,9 millions d’hectares l’an dernier, en raison de l’invasion russe, estime le ministère de l’Agriculture.

Radio-Canada

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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