Le jeudi 19 mai, le colonel Amara Camara (ministre secrétaire général et porte-parole de la présidence de la République) et Ousmane Gaoual Diallo (porte-parole du gouvernement) ont fait une sortie médiatique très musclée pour répondre au président de la commission de la CEDEAO, l’ivoirien Jean-Claude Kassi BROU, qui, quelques jours plus tôt, s’est prononcé contre une transition de longue durée. C’était à travers une interview accordée à Africa24. Dans une tribune publiée dans la presse ce vendredi 20 mai, Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC, a indiqué que l’arrogance, l’orgueil et et le mépris n’ont jamais été des solutions viables à un problème.
“L’arrogance, l’orgueil et le mépris n’ont jamais été des solutions viables à un problème. Au lieu de s’en prendre à la personne du Président de la Commission de la CEDEAO, le bon sens commande de répondre aux questions qu’il a soulevées. C’est peut-être l’incapacité à trouver des réponses pertinentes aux non moins pertinentes questions qu’a posées M. Kassi Brou qui explique la virulence des déclarations du porte-parole de la présidence de la République.
Les déclarations du diplomate ivoirien renferment des vérités qui ne dérangent que les ennemis de la démocratie. En effet, la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par voie référendaire. Un groupe d’hommes armés ne peut pas s’emparer du pouvoir et prétendre s’octroyer un mandat plein comme s’ils étaient élus. Si on peut prendre le pouvoir par la force, on ne peut l’exercer que par le consensus. Seule une élection au suffrage universel peut conférer la légitimité aux détenteurs du pouvoir.
Il est vrai que le 5 septembre 2021 et les jours qui ont suivi, de nombreux guinéens ont applaudi les putschistes. Mais, ces applaudissements ne peuvent être assimilés à une élection. D’ailleurs, certains citoyens se sont réjouis tout simplement du renversement du Président Alpha Condé et non de l’entrée par effraction de militaires sur la scène politique. D’autres soutiens s’expliquaient uniquement par des considérations d’ordre ethnique ou régionale. Il serait donc inintelligent de se laisser griser par ces types de soutiens pour penser qu’on peut s’attribuer le pouvoir de décider de tout sans concertation et dans l’exclusion d’une partie très significative des acteurs sociopolitiques du pays.
Les membres de la junte militaire ne sont pas les seuls patriotes de la Guinée. Il faut qu’ils le comprennent. Plus ils s’éternisent au pouvoir, plus leur capital de crédit fond comme neige au soleil, plus ils deviennent vulnérables et moins ils inspirent la confiance ou la peur.
Au sujet de Monsieur Jean-Claude Kassi Brou, sa personne et son mandat à la tête de la CEDEAO ne posent aucun problème. Il a été nommé pour un mandat de quatre ans qui arrivera à son terme dans quelques semaines. Il pourrait être le prochain gouverneur de la BCEAO.”, a écrit Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC.
Kèfina Diakité
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