C’est une épine sous les pieds du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le colonel Mamadi Doumbouya et ses hommes doivent rechigner, puisque le Parti de l’unité et de la liberté (PUL) a décidé de faire bouger la justice pour l’ouverture d’une enquête sur les morts enregistrés au palais présidentiel, lors du coup d’Etat du 5 septembre 2021.
Huit mois après, aucun bilan officiel n’est présenté. Cependant, des sources font état d’une vingtaine de morts. A ce jour, les parent de victimes réclament les corps de leurs proches ou du moins, demandent où ces derniers ont été enterrés.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, le président du PUL indique avoir déposé une plainte auprès du Tribunal de première instance de Kaloum pour l’ouverture d’une enquête. Selon Oumar Bah, c’est à la suite d’une rencontre avec quelques familles de victimes du coup d’Etat du 5 septembre 2021, que son parti a décidé de poursuivre en justice les nouvelles autorités du pays. « Ces familles ont besoin de faire leur deuil. C’est pourquoi, nous avons pris nos responsabilités en portant plainte le 29 mars dernier devant le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum pour demander l’ouverture des enquêtes judicaires », indique-t-il.
A en croire Oumar Bah, ces familles vivent actuellement dans la peur avec une souffrance morale et financière. « Parce que c’est le mari, le frère ou le fils d’une famille qui a été tué ce jour », rappelle le leader du PUL.
Pour l’instant aucune avancée n’est enregistrée dans le cadre de l’ouverture d’une enquête. En tout état de cause, Oumar Bah n’entend pas baisser les bras. « Nous avons déjà un avocat. Actuellement, nous échangeons avec d’autres avocats. Si la justice guinéenne ne se bouge pas, nous allons saisir les juridictions supranationales, dont la cour de la justice de la CEDEAO», prévient le président du PUL.
Sadjo Diallo