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Ennuis judiciaires des anciens dignitaires : Makanera tire à boulet rouge sur la CRIEF

Le président du FND, membre de l’alliance Arc-en-ciel n’apprécie pas du tout la manière dont travaille la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Selon Alhousseini Makanera, la presse est devenue la seule boussole de ladite Cour.

«Aujourd’hui pour être honnête, moi j’ai des interrogations : parce que dans les conditions normales, on va d’abord vers la gestion avant le gestionnaire. Mais aujourd’hui nous n’avons aucune information de la gestion, ce sont les gestionnaires qui sont convoqués. Et bizarrement c’est lorsqu’une semaine après qu’un journaliste ait dit que telle personne doit aller en prison que l’intéressé est convoqué à la CRIEF. Donc cela pose des problèmes parce que nous sommes dans une période très sensible et je pense que les autorités de la transition ont bien apprécié cela c’est pourquoi ils sont en train de mettre des moyens et du temps pour les assises nationales. Donc, le risque aujourd’hui c’est de compromettre ces assises. Parce que ce n’est pas la première fois que la Guinée a connu et a décidé de réprimer les scandales financiers. Mais les scandales sont connus avant que les auteurs ne soient déférés devant la justice», indique-t-il d’entrée dans une interview accordée à nos confrères de mediaguinée.com. Poursuivant, Alhousseini Makanera rappelle que lors de son passage devant le président de la Transition, «je lui avais dit : l’indépendance de la justice ne veut pas dire qu’on laisse les juges faire tout ce qu’ils veulent. L’indépendance de la justice exige au président du CNRD de naviguer entre deux impératifs sans se heurter ni à l’un ni à l’autre. C’est-à-dire il faut qu’il soit convaincu totalement que les juges ont les mains libres et qu’au même moment que ceux qui doivent être jugés aussi bénéficient de toutes les garanties. C’est ça l’indépendance de la justice. Donc je voudrais qu’il exerce cette prérogative qu’il a. En le faisant, ça va sauver la paix, la tranquillité et la quiétude. Parce que ceux qui sont en train d’être jugés aujourd’hui ce ne sont pas des n’importe qui. Quand vous prenez le Premier ministre Kassory, il est l’espoir de la majorité des Guinéens, et il n’est pas le seul. Donc pour des questions comme ça, moi j’avais préconisé une justice transitionnelle. C’est ça ma proposition. Mais si on ne peut pas arriver à cela, il faudrait que les actes que l’on pose, que ça soit suffisamment étayé pour éviter des interprétations, pour éviter certaines susceptibilités comme ce qui se passe aujourd’hui parce que ce qui est très surprenant dans cette affaire, dès qu’on dit corrompu, au moins il y a trois personnes qui doivent être concernées : il y a le corrompu, il y a le corrupteur et le receleur. Depuis qu’on a commencé, on ne voit que les politiques qui défilent. Ça aussi c’est une autre interrogation. On connaît à Paris quand il y a eu délit des initiés, ce sont des hommes d’affaires, certains mêmes se sont suicidés».

L’ancien ministre de la Communication témoigne toujours son soutien aux nouvelles autorités du pays. «Moi je soutiens le CNRD dans ses actions de lutte contre la gabegie et même la récupération des biens de l’État, et les accompagne pour la réussite de la transition. Mais je demande au CNRD de veiller sur la justice comme on surveille le lait sur le feu. Je voudrais aussi que les hommes de droit, c’est-à-dire les avocats, les juges et mêmes les huissiers, la solidarité qu’ils ont démontré derrière le Procureur Charles Wright ne doit pas se limiter à Charles Wright parce que lui il a été simplement suspendu, de voir aussi les cas de ceux qui sont supposés être en prison alors que la forme n’a pas été respectée. C’est dans ça on sauve le pays et c’est dans ça ils vont renvoyer une bonne image pour ne pas que ça soit une solidarité de corporation», lance Alhousseini Makanera.

Amadou

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