Il y a quelques semaines, une information judiciaire a été ouverte par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) contre les anciens ministres Zenab Dramé, Tibou Kamara, Ismaël Dioubaté et Eveline Fola Mansaré, l’ancienne DAF du ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle pour un présumé détournement de 131 milliards de francs guinéens. Ismaël Dioubaté et Eveline Fola Mansaré ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry où ils croupissent en ce moment. Quant à Tibou Kamara, bien qu’inculpé au même titre que les deux autres, il a seulement été placé sous contrôle judiciaire. Ce qui, comme il fallait s’y attendre, a donné lieu à des commentaires et interprétations de toutes sortes.
Interpellé hier mardi 15 mars sur ce cas précis en conférence de presse, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, a expliqué ceci: “Le dossier de Eveline Mansaré, Tibou Kamara et Ismaël Dioubaté est venu à la phase de l’instruction. Nous avons saisi la chambre de l’instruction. La Chambre a interrogé ceux-là que je viens de citer en première comparution, les a inculpés. Et en fonction des réalités des dossiers, la chambre a estimé que monsieur Tibou Kamara devait être placé sous contrôle judiciaire compte tenu des charges qui sont constatées dans le dossier. Ismaël et Eveline ont été placés sous mandat ». Et d’ajouter: « dans la demande que nous avons formulée devant la Chambre de l’instruction, nous avons dit que ces trois devaient être détenus de façon préventive mais les magistrats de siège sont indépendants. Ils peuvent aller dans le sens de notre demande tout comme ils peuvent prendre le contrepied. C’est ce qui s’est passé. Nous n’avons pas d’ordre à donner à la Chambre de l’instruction. C’est la Chambre qui a estimé dans sa propre conviction que Tibou devait être placé sous contrôle judiciaire et les deux autres en détention ».
Kèfina Diakité
