Pour beaucoup d’observateurs, les manifestations de rue qui ont été enregistrées hier  nuit sur l’Axe auraient certainement un lien avec les ennuis judiciaires de deux poids lourds de la scène politique guinéenne, à savoir Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR. Ces deux candidats potentiels au fauteuil présidentiel ont été sommés de quitter leurs domiciles respectifs à Dixinn et à la Minière. Accusés d’avoir occupé des domaines appartenant à l’État, ils ont décidé d’attaquer cette décision administrative devant la justice.

Ce lundi 28 février, la juge des référés du TPI de Dixinn s’est déclarée incomptente à statuer dans cette affaire. Par la suite, dans l’émission “Mirador” de FIM FM, leur avocat, Me Salifou Beavogui, leur a conseillé de quitter les lieux avant 10h. Aux dernières nouvelles, les deux anciens Premiers ministres ont finalement fait preuve de responsabilité en quittant les lieux pour se préparer pour la bataille judiciaire, comme c’est le cas dans tout État de droit. Espérons que les militants et sympathisants de ces grands leaders politiques sauront se ressaisir pour préserver la paix et la quiétude sociale. Les manifestations violentes avec leur lot de morts et de destruction de biens publics et privés, les Guinéens n’en veulent plus. Tout doit  être mis en œuvre pour la réussite de cette transition que les Guinéens veulent apaisée et inclusive de bout en bout.

Il faut reconnaître que sous les différents régimes qui ont eu à se succéder en Guinée, de l’indépendance à ce jour, des biens de l’État, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays, ont été vendus ou spoliés par des cadres occupant de hautes fonctions. Conséquence: des départements ministériels, des tribunaux  de première instance et autres services publics importants sont logés dans des bâtiments appartenant à des particuliers. Avec l’avènement du CNRD au pouvoir, la donne semble changer. Le CNRD et le gouvernement de transition comptent rétablir l’État dans ses droits. C’est pourquoi il a été lancé une vaste campagne de récupération des biens et domaines au bénéfice de tous les fils et filles du pays. Les occupants des domaines et bâtiments de l’État ( à Dixinn, à la Cité ministérielle, au Petit bateau, à la Minière) ont ainsi été sommés de quitter les lieux avant le 28 février à 10 heures.

Il faut toutefois souhaiter que les choses se fassent dans le strict respect de la loi. Comme l’a dit le colonel-président Mamadi Doumbouya, la justice doit rester la boussole pour tout le monde pendant cette transition.

Kèfina Diakité

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