Dr Dansa Kourouma a mis à profit l’installation du CNT, dont il est le président, pour peindre en noir la gestion du pays par le professeur Alpha Condé ces dernières années. Une sortie qui a surpris plus d’un observateur. L’ancien président du CNOSCG est en effet accusé par une bonne frange de la population d’avoir été un soutien déguisé du 3ème mandat du même Alpha Condé.
“Ces dernières années, le peuple éreinté, lassé de manifester sans succès, excédé face à un exercice révoltant de la puissance publique, s’était fléchi à observer, souffrant en silence face à une autocratie rampante qui étouffait dans ses tentacules tout espoir de bien-être. La déliquescence de l’État obstruait toute progression vers l’éradication de la pauvreté, de l’indigence dans la perspective d’un développement durable. Les espoirs suscités par les élections pluralistes se sont vite estompés, cédant imparablement aux assauts répétés d’un système incapable de prendre ses responsabilités, sourd aux cris de détresse d’un peuple pourtant vaillant qui lui a en toute confiance délégué le privilège de diriger son destin.
Sur le plan économique, l’annonce ou l’espérance d’une croissance économique ne s’est pas toujours accompagnée d’une transparence et équitable répartition du revenu du patrimoine national. Notre économie agonisant sous la corruption et les mauvais choix politiques ne parvient pas à créer la richesse et la prospérité qui en découlent. Cette posture morale n’a jamais été une préoccupation des tenants du régime. L’exploitation des fabuleuses richesses minières n’a jamais profité aux Guinéens. Les revenus tirés des diverses ressources naturelles et humaines n’ont point servi de tremplin au développement. L’exploitation minière n’a eu aucun impact positif sur la vie du ménage guinéen (…). Au cours de la décennie 2010-2021, le peuple de Guinée a vécu des moments douloureux parce que des milliers de personnes ont perdu la vie, d’autres, leur liberté, d’autres, leurs biens, assistant impuissants à leurs destructions”, a déclaré Dr Dansa Kourouma dans son discours d’installation à la tête du CNT, l’organe législatif de la transition.
Kèfina Diakité
