Dans un décret lu hier samedi 22 janvier à la télévision nationale, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, sur propositions de leurs structures d’origine, a nommé les 81 conseillers nationaux devant siéger au sein de l’organe législatif de la transition, à savoir le CNT (Conseil national de transition). Son choix s’est finalement porté sur Dr Dansa Kourouma, l’actuel président du CNOSCG (Conseil national des organisations de la société civile de Guinée) pour assurer la présidence de l’organe législatif de la transition.
Pour ses partisans, en mettant en place le CNT, le colonel Mamadi Doumbouya donne ainsi à l’opinion nationale et internationale la preuve de sa bonne foi. Ces derniers temps, on le sait pertinemment, des voix plus ou moins autorisées avaient commencé à s’élever au sein de la classe politique et de la société civile pour pointer le retard accusé dans la mise en place du CNT.
Pour les détracteurs du CNRD et de son président, la nomination de Dr Dansa Kourouma pose problème. Le président du CNOSCG est accusé par une bonne frange de la population de n’avoir pas lutté ouvertement et farouchement contre le 3ème mandat du professeur Alpha Condé. De là à le présenter comme un promoteur déguisé dudit mandat, il y a un pas que ses adversaires ne tardent pas souvent à franchir avec empressement.
Allons-nous alors vers le divorce entre le tombeur d’Alpha Condé et certains acteurs sociopolitiques du pays suite à cette nomination de Dr Dansa Kourouma à la tête du CNT ? C’est la pertinente question que tous les observateurs attentifs de la scène politique guinéenne se posent aujourd’hui.
Après la formation du gouvernement de transtion, il ne restait plus que la mise en place du CNT. C’est désormais chose faite. Il reviendra alors aux 81 conseillers nationaux de jouer pleinement et efficacement leur partition pendant cette transition de tous les espoirs mais aussi de toutes les craintes. Les Guinéens et la communauté internationale les attendent impatiemment sur le très sensible sujet relatif à la durée de la transition. Si certains se sont déjà prononcés en faveur d’une transition de courte durée, d’autres par contre estiment qu’il faut donner le temps nécessaire au CNRD afin qu’il mette de l’ordre dans la maison Guinée, avant d’aller aux élections.
Kèfina Diakité