Le Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a présenté le samedi dernier la feuille de route de son gouvernement au président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya. Une feuille de route qui a été validée par l’actuel locataire du palais Mohamed 5. Mais l’on a passé sous silence, pour le moment, la durée de la transition.
« Le tissu social était profondément abîmé, le vivre-ensemble fortement ébranlé. L’administration publique, inféodée à des intérêts personnels et partisans, était devenue un véritable obstacle au développement. La Justice, instrumentalisée et manipulée, avait conduit au creusement des inégalités et devenait une entrave aux libertés fondamentales. Ces dysfonctionnements conduisaient inexorablement à des conditions de vie de plus en plus difficiles pour les populations. La cherté de la vie et le manque d’infrastructures de base ont fait basculer nombre de nos compatriotes dans une situation de vulnérabilité économique et sociale. », a tenu à rappeler le chef du gouvernement de transition dans son discours. Avant de faire remarquer que c’est dans ce contexte, que le colonel Mamadi Doumbouya a ouvert la page de la transition pour donner à la Guinée une chance de renaître et se reconstruire sur des fondations nouvelles, porteuses d’espoir et d’espérance.
Abordant le sujet relatif à la très nécessaire réconciliation nationale, le locataire du palais de la Colombe dit compter s’appuyer non seulement sur le rapport du comité provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale, dont les conclusions et recommandations, jamais mises en œuvre, résultent de larges consultations mais aussi sur d’autres éléments qui ne seront pas pris en compte dans ledit rapport.
A l’en croire, le seul chantier politique ne saurait conduire à l’objectif de la transition. Pour lui, il nous faut refonder l’Etat pour soutenir l’ambition de bâtir un Etat de droit.
« Nous engagerons également la nécessaire réforme de la gestion économique et financière. Notre pays a besoin d’un cadre macroéconomique et financier assaini qui l’aide à se donner les moyens de son fonctionnement. » A noter que dans cette feuille de route, cinq (5) axes sont clairement identifiés, à savoir la rectification institutionnelle ; le cadre macroéconomique et financier ; le cadre légal et la gouvernance ; l’action sociale, l’emploi et l’employabilité ; la question essentielle des infrastructures et de l’assainissement.
Et les actions phares qui restent à mener dans le cadre d’une transition apaisée et consensuelle sont : la formation du CNT ; la rédaction de la nouvelle Constitution ; la mise en place de l’organe de gestion des élections ; l’établissement du fichier électoral ; l’organisation du référendum constitutionnel ; les élections locales et communales ; les élections législatives ; l’élection présidentielle (Premier tour) ; l’élection présidentielle (Deuxième tour, si nécessaire).
Kèfina Diakité