A travers une ordonnance, le président de la Transition a décidé de mettre en place la Cour de répression des infractions économique et financières (CRIEF). Une institution qui a pour mission de mettre fin à toute forme de corruption en Guinée. Interrogé à ce sujet, le président de l’UDRG salue ce nouvel acte posé par le chef de la junte.
« La mise en place de cette cour se justifie au regard de l’ampleur des détournements de deniers publics que la Guinée a enregistrés ces dernières années. Donc, pour la judiciarisation de ces détournements de deniers publics, il est important que les institutions judiciaires adaptées puissent être constituées. Donc, c’est nécessaire d’avoir une structure en capacité de juger pénalement, les infractions dont certains agents de l’État qui sont passés ont été les auteurs. De toutes les façons, cela veut dire qu’à partir de maintenant, tout le monde doit faire preuve d’exemplarité, surtout ceux qui gèrent maintenant et ceux qui auront à gérer demain », indique-t-il.
Cependant, Bah Oury estime que la mise en place de cette institution devait passer par le CNT. « Je pense qu’il faut d’ores et déjà que le crime économique au point de vue de la loi soit bien défini pour ne pas faire des amalgames et que ce tribunal ne soit pas un fourre-tout. Personnellement, je pense qu’on aurait dû faire une ordonnance ou un projet de loi qui serait examiné par le CNT pour aller dans le sens de la mise en place d’un tribunal de ce genre. Puisqu’il y a les tribunaux qui existent déjà. Est-ce qu’il y a nécessité d’avoir un tribunal spécial à cet effet ? Ce sont des questions que les juristes sauront mieux apporter des réponses claires et efficaces », souligne-t-il.
Et d’ajouter : « Il faut que la dimension déontologique puisse être quelque chose qui ne soit pas seulement de vains mots, mais une pratique soutenue par une attitude quotidienne et exemplaire des uns et des autres quels que soient les niveaux de responsabilité, qu’ils s’assument ».
Amadou