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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a lors du sommet extraordinaire qu’il a tenu le dimanche 7 novembre dernier, maintenu les sanctions contre les putschistes en Guinée et au Mali. Une position diversement appréciée par les citoyens de ces deux pays. Contrairement à ceux qui trouvent « normale » cette décision, le vice-président, également président par intérim du Conseil des Maliens de Guinée désapprouve la démarche de la CEDEAO. Dans un entretien qu’il nous a accordé, Baba Lah estime que l’institution devrait plutôt accompagner les deux transitions. D’ailleurs, il annonce la tenue prochaine d’une manifestation de soutien des Maliens de Guinée en faveur du Mali.

Lisez ci-dessous un extrait de cet entretien

« Si aujourd’hui les militaires ont pris le pouvoir dans ces deux pays, c’est parce que les politiques ont échoués. Au Mali, nous voulons que les militaires restent, avec une durée limitée. C’est-à-dire nous voulons qu’ils jettent les bases de la démocratie et du développement.

Si la transition ne se passe bien, ça ne sera pas bon du tout. En tout cas c’est notre dernière cartouche que ce soit au Mali ou en Guinée. Et il faut que ces deux pays frères se soutiennent. Comme on le dit souvent, le Mali et la Guinée, ce sont deux poumons dans un même corps. Les militaires qui sont au pouvoir, c’est la même génération, ils ont le même objectif, celui de libérer leurs peuples, mais aussi obliger les gens à penser à la République. Si ça va au Mali, ça va en Guinée, vice versa. Je souhaite que la paix règne dans ces deux pays, que les transitions se passent dans les meilleures conditions.

Par rapport à la CEDEAO, il faut souligner qu’elle est devenue aujourd’hui un syndicat de chefs d’Etat. Et en Guinée ici, il y a eu un troisième mandat, que la CEDEAO a cautionné. Tout le monde savait que c’était une bombe à retardement. Au Mali, nous sommes sortis pour dire non à la CEDEAO, non à la France. Bientôt les Maliens de Guinée vont organiser un soutien à notre pays, aux nouvelles autorités. La CEDEAO doit arrêter cette pression. Elle doit écouter les peuples, être la CEDEAO des peuples au lieu d’être un syndicat des chefs d’Etat.

En Guinée, il y a même quelques avancées : il y a eu la réouverture des frontières, la libération des détenus politiques, la baisse du prix du carburant, l’allègement des mesures barrières, et aussi les militaires continuent de mettre les gens en confiance. Toutes ces choses-là sont des acquis ».

Propos recueillis par Amadou Sadjo Diallo

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