Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, le président du Niger est revenu sur le coup d’Etat survenu en Guinée, le 05 septembre dernier. Mohamed Bazoum se dit surpris de ce putsch contre Alpha Condé, à qui son prédécesseur avait conseillé de ne pas briguer un troisième mandat. Par ailleurs, le chef d’Etat nigérien appelle la junte à organiser les élections dans un délai raisonnable.
Ci-dessous des extraits de son intervention
« Alpha et nous n’étions pas d’accord à propos de son troisième mandat. C’était de notoriété publique. Le président Issoufou le lui avait dit en toute camaraderie et il l’avait très mal pris, au point de nous considérer comme ses ennemis et de financer contre moi le candidat de l’opposition, Mahamane Ousmane. Ai-je été surpris ? Oui, en ce sens que je pensais qu’Alpha Condé contrôlait et maîtrisait son armée, ce qui n’était manifestement pas le cas.
Je souhaite qu’il soit libre, évidemment. Mais je ne suis pas Guinéen. J’ai cru comprendre que les militaires voulaient le maintenir sous leur garde jusqu’à ce que le pays soit engagé sur la voie d’un retour à une vie constitutionnelle normale. J’imagine qu’ils ont leur propre agenda ».
Un message aux putschistes
« Ne pas perdre de temps, là aussi. Éviter de se lancer dans des aventures fumeuses du type refondation de l’État, et organiser des élections démocratiques dans un délai raisonnable – c’est-à-dire un an environ. Le colonel Doumbouya, avec qui j’ai parlé, me semble être de bonne volonté et il est incontestablement populaire. Ce sont deux atouts qu’il ne doit pas gaspiller ».
Une synthèse de Amadou Diallo