Le 50ème anniversaire de l’exécution de plusieurs Guinéens par le régime de Sékou Touré a été célébré le lundi 18 octobre 2021 par l’Association des victimes du camp Boiro (AVCB) à Conakry. Au terme d’une marche funèbre et de la lecture du Saint Coran, les familles des victimes se sont recueillies sur les fosses communes dans le camp du même nom (devenu le camp Camayenne). L’association a mis l’occasion à profit pour interpeller le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, qui était représenté à la cérémonie par son Premier ministre, Mohamed Béavogui.
« Mon Colonel, nous remercions Dieu qui Seul a permis votre avènement à la tête de la Guinée. Vos premières décisions en faveur des Droits humains sont salutaires. Et ainsi, le plus grand acte symbolique à poser pour apaiser des milliers de familles victimes des crimes d’État était de se recueillir au camp Boiro. En effet, de 1958 à 1985, des milliers de Guinéens périrent dans les camps de Guinée, et le camp Boiro fut le transit mouroir, de diète noire et de tortures à mort pour toutes ces victimes. Ce fut un cauchemar pour tout un pays embrigadé et soumis au règne de la délation. Ainsi, le camp BOIRO et cette politique généralisée de violences ont enfanté les crimes de 1985, les crimes de 2006 et 2007, les crimes de 2009 et les crimes pendant les 11 ans de Alpha CONDÉ. Tous les crimes trouvent leur origine dans les pratiques de torture, d’avilissement de la personne humaine pratiquées pendant 26 ans au camp BOIRO. Il y a même des fosses communes à l’intérieur, dans la partie carcérale. », a déclaré le président de l’AVCB. Espérons que ce cri du cœur des victimes du tristement célèbre camp Boiro sera entendu par le CNRD qui a promis de faire de la justice sa boussole.
Kèfina Diakité