Le 13 mai dernier, l’imam Ismaël Nanfo Diaby a été arrêté par les forces de l’ordre à son domicile à Kankan (Haute Guinée), alors qu’il dirigeait la prière en Maninka. Reconnu coupable de trouble à l’ordre public, il sera condamné par le TPI de Kankan à un an de prison, assortie de 6 mois de sursis.
Ce mardi 12 octobre 2021, le même imam Nanfo Diaby a été finalement libéré par la Cour d’Appel de Kankan, qui l’a toutefois condamné au paiement d’une amende de cinquante (50) mille francs guinéens pour avoir violé l’interdiction des autorités religieuses. Un verdict qui, comme il fallait s’y attendre, a aussitôt fait réagir. C’est le cas notamment de son avocat, Me Salifou Béavogui qui a fait part de son indignation par rapport au traitement réservé à ce dossier.
« Nanfo a été condamné au paiement de 50 mille francs guinéens. C’est une simple contravention. Je l’avais dit. J’ai tout fait. Aujourd’hui, la cour vient de dire que c’est une contravention. Il a été libéré de cette infraction. Il a juste été retenu dans les liens de culpabilité pour violation de l’interdiction faite par les autorités religieuses. Et là, c’est 50 mille GNF. Il est purement et simplement remis en liberté. Encore, une autre erreur judiciaire préjudiciable, sérieusement préjudiciable. », a réagi Me Salifou Béavogui.
Il faut dire que les Guinéens sont restés divisés sur cette affaire Nanfo Diaby. Pour certains, il doit être excommunié. Pour d’autres, au nom de la liberté religieuse, on devrait le laisser pratiquer librement sa religion. Le débat reste ouvert.
Kèfina Diakité
