Lors de la célébration de l’AN 63 de l’indépendance de la Guinée, l’on a assisté, avec bonheur, à des scènes de joie dans les rues de Conakry et de l’intérieur du pays. C’est l’occasion aussi de rappeler l’impérieuse nécessité de prôner le civisme au quotidien.
Sous la Première République, on le sait, la citoyenneté et le civisme avaient vraiment un sens en Guinée. Dans les écoles, les cours de Morale et d’Instruction civique étaient dispensés pour former le citoyen modèle. La préservation de l’unité nationale et la maintenance des biens publics étaient l’affaire de tous. Les parents et les maîtres d’école s’employaient, à travers leurs conseils et leurs comportements, à mettre les enfants sur le droit chemin. Mais au fil des années, malheureusement, ces bonnes habitudes ont été délaissées carrément par les chefs de ménages et les encadreurs dans les différents établissements scolaires du pays. Aujourd’hui, le constat est plus qu’alarmant. L’incivisme est devenu un sport national en Guinée. Dans les centres urbains, la gestion des ordures se fait de la façon la plus scandaleuse qui soit. Le long des voies ferrées et le terre-plein des principales artères sont littéralement transformés en dépotoirs, au vu et au su de tout le monde. Pendant les manifestations politiques, les gens s’en prennent gratuitement à des biens publics et privés. Il y a souvent même des manifestants qui, sans aucune raison, s’attaquent à des passants, dont le seul tort est de ne pas voir les choses de la même façon qu’eux. En marge de ces manifestations politiques, l’on a enregistré ces dernières années, par endroits, des affrontements intercommunautaires, avec tous les risques que cela comporte pour l’unité nationale.
Dans la circulation routière, les chauffeurs de taxi ou de minibus se comportent comme bon leur semble, sans craindre la moindre sanction de la part des autorités compétentes. Beaucoup ont fini par croire que ce qui leur arrive est une fatalité. Comme si en Guinée, il était permis à tout le monde de faire ce qu’il veut sans tenir compte de son voisinage ou de ses concitoyens. D’où la nécessité de placer le civisme au cœur de la transition qui vient de débuter en Guinée, sous la conduite du colonel Mamadi Doumbouya.
Kèfina Diakité