Le 5 septembre 2021, le Comité national du rassemblement pour le Développement (CNRD), dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya, a réussi un coup d’Etat contre le régime d’Alpha Condé en place depuis 2010. C’est la page de la transition qui s’ouvre pour conduire la Guinée et les Guinéens à des élections libres et transparentes. Mais il faut dire que les Guinéens n’ont pas la même perception de ce coup d’Etat perpétré par l’armée et de la transition. L’Association Guinéenne de Sciences Politiques (AGSP) a fait des sondages relatifs à cette situation.
Selon Kabinet Fofana de ladite association, cette démarche a visé à sonder les Guinéens sur la façon dont ils appréhendent la transition. « Il s’agit pour cette première vague, d’évaluer à chaud, l’acceptabilité du coup de force, de déterminer la durée et le modèle de transition qui se rapprochent de la volonté des Guinéens ainsi que ce qu’ils attendent du cadre de concertation», explique-t-il. Il ressort ainsi de leurs sondages que dans la région de Kankan (fief du RPG Arc-en-ciel d’Alpha Condé), 35% des sondés approuveraient le coup d’Etat et justifient son opportunité.
Dans la commune de Matam (Conakry), le pourcentage d’adhésion au coup d’Etat serait de 27%. Ce taux d’adhésion est par contre très élevé dans les fiefs de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le principal opposant au régime Condé : Labé (91%), Mamou (95%), commune de Ratoma (88%).
A rappeler qu’au lendemain de la chute d’Alpha Condé, dans les conditions que l’on sait, il y a eu des scènes de joie dans les fiefs de l’UFDG, aussi bien à Conakry que dans les villes de l’intérieur. Même dans certains fiefs du désormais ancien parti présidentiel, le RPG Arc-en-ciel, des mouvements de soutien au CNRD se sont subitement formés avant d’être rappelés à l’ordre par les nouvelles autorités du pays.
Kèfina Diakité