Le joueur du Bayern de Munich, né à Lyon, de mère guinéenne et de père sénégalais, a reçu et (aurait) accepté sa convocation pour jouer avec l’équipe nationale du Sénégal. Pendant des années, il a refusé les appels de la Guinée et des Lions, attendant celui de la France avant de faire un choix que beaucoup de supporters estiment « par défaut ».

L’information a été donnée ce jeudi 23 septembre par la presse sénégalaise. Bouna Sarr, après avoir fait espérer la Guinée, et espéré la France, va porter le maillot du Sénégal. Le joueur de Bayern de Munich aurait reçu sa convocation pour les matches contre la Namibie en octobre comptant pour les 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2002.

À 29 ans, le natif de Lyon s’est enfin décidé à entamer une carrière internationale plus de six ans après le premier appel de la Guinée qui voulait lui offrir sa première cape. La trajectoire du choix ultime de Bouna Sarr illustre ainsi le cheminement parfois compliqué des binationaux – voire trinationaux – dans leur option de carrière en sélection, partagé entre l’intérêt sportif et financier et l’amour ou la reconnaissance du pays d’origine. Dans le cas de Bouna Sarr, le choix a été long à se dessiner, et ses atermoiements autant que ses volte-faces ont eu le temps d’écorner son image auprès des supporters.

La Guinée fut la première à solliciter le joueur formé à Metz. À l’époque, Antonio Souaré, président du club de football du Horoya et patron de la Fédération guinéenne de football, ami du père de Bouna Sarr, joue les recruteurs. Le joueur ne dit pas « non », se fait même établir un passeport guinéen avant de refuser de participer à la CAN 2015 avec le Syli. Moins de six mois après, le Messin atterrit à l’Olympique de Marseille et change de dimension.

Les cas Mbaye Niang et Nampalys Mendy

La Guinée continue son travail de sape, de son côté, le Sénégal tente sa chance et espère que la perspective de la Coupe du monde 2018 va convaincre Sarr. Il décline de nouveau et affirme plus tard son désir de jouer avec les Bleus. « J’ai pris une décision ferme : j’aimerais jouer pour l’équipe de France. C’est clair. Il y aura des déçus du côté du continent africain mais j’assume mes choix, et je n’ai pas peur de le dire. » Une sortie qui lui revient en pleine face aujourd’hui en optant pour le Sénégal et au moment où le train des Bleus, passé près en novembre 2020, s’est éloigné (presque) définitivement.

À l’heure de revêtir le maillot des Lions, Bouna Sarr se sait attendu par les milliers de supporters sénégalais, dont certains ont déjà commencé à contester son arrivée, plus par devoir de mémoire que par intérêt sportif au moment où le côté droit de la défense de l’équipe d’Aliou Cissé manque de joueurs.

L’ancien Marseillais pourra toujours se dire que dans un passé très récent, Mbaye Niang ou Nampalys Mendy ont également vécu la même histoire du « non, j’attends la France » avant de dire « oui » au Sénégal. Leurs fortunes ont été diverses en sélection, mais l’adoption définitive est toujours soumise aux bonnes performances. À Bouna Sarr de jouer…

RFI

Facebook Comments Box