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Polyarthrite rhumatoïde et fatigue : nos conseils pour y faire face

Lorsque vous souffrez d’une polyarthrite rhumatoïde, votre système immunitaire, qui combat normalement les infections, attaque la paroi de vos articulations. Elles gonflent, deviennent raides et douloureuses. Ce symptôme s’accompagne systématiquement d’une fatigue permanente. Quelles sont les causes de cette fatigue et quelles sont les solutions pour lutter contre ?

Sommaire

  1. Pourquoi est-on fatigué quand on a la polyarthrite rhumatoïde ?
  2. Polyarthrite rhumatoïde et sommeil
  3. Attention au déconditionnement physique
  4. Les solutions contre la fatigue : le sport, les médicaments, l’alimentation
  5. Fatigue psychique et solutions

5 | Fatigue psychique et solutions

La fatigue est un symptôme de la polyarthrite rhumatoïde à part entière. En plus des douleurs inflammatoires et autres symptômes causés par cette maladie rhumatismale à composante auto-immune, la fatigue constitue une plainte fréquente des malades, qui doivent apprendre à vivre avec au quotidienUn traitement efficace qui atténue l’activité de la maladie atténuera normalement la fatigue.

Pourquoi est-on fatigué quand on a la polyarthrite rhumatoïde ?

Les causes de cette fatigue sont multiples. La fatigue peut tout d’abord être liée à ces substances émises par le système immunitaire lors de poussées inflammatoires et qui épuisent totalement le corps. La fatigue peut également être causée par la douleur inflammatoire chronique des articulations.

Selon le Professeur Gossec, rhumatologue à la Pitié-Salpêtrière, il existe deux formes de fatigue chez la personne atteinte de PR1 :

  • La fatigue physiologique, qui fait suite à un effort ou une contrainte et qui diminue lorsque le patient se repose ;
  • La fatigue pathologique, qui n’a rien à voir avec l’effort ou le repos, et qui a un impact psychique (difficulté à se concentrer, à retenir les choses, irritabilité, sentiment de tristesse…) et affectif (sur la vie sociale, familiale…).

Ainsi, la fatigue peut être le résultat de l’anxiété ou de la dépression qui surviennent généralement lors d’une maladie chronique. Elle peut également être le signe d’une anémie, une mauvaise alimentation ou d’autres maladies cumulées (diabète, hypertension…).

À noter : la fatigue ressentie dépend réellement de la situation de chaque malade : manière il/elle vit ou gère sa maladie, incompréhension de la part de l’entourage…

Polyarthrite rhumatoïde et sommeil

Les douleurs inflammatoires, qui surviennent à tous les stades de la maladie et à tous les moments de la journée (mais qui diminuent tout de même en rémission), sont parfois nocturnes. Résultat, elles troublent le sommeil, qui devient de mauvaise qualité et fatigue la personne atteinte de PR.

Plusieurs études ont d’ailleurs montré  le lien entre sommeil, douleur et fatigue : la douleur peut perturber le sommeil, sans oublier le stress lié à l’angoisse de la douleur, qui peut également jouer sur la qualité du sommeil.2

Attention au déconditionnement physique

La fatigue peut entraîner un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. En effet, lorsqu’une personne atteinte de polyarthrite rhumatoïde est fatiguée pour des raisons multiples, elle a tendance à moins bouger, moins faire d’activité physique, à être moins active en général. Les difficultés physiques entraînées par la maladie (raideurs articulaires, mobilité réduite, douleurs) entraînent une diminution des capacités physiques et n’aident pas à sortir de ce cercle vicieux.

Afin de ne pas rester dans une impasse, plusieurs traitements existent, dont le sport et certains médicaments qui aident à lutter contre la fatigue.

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Les solutions contre la fatigue : le sport, les médicaments, l’alimentation

Le sport

Il est bien connu que le sport dynamise le corps. Pour tenter d’agir sur la fatigue dans la polyarthrite rhumatoïde, des équipes de chercheurs ont montré que l’activité physique était une solution efficace3. Elle permet en effet :

  • De diminuer significativement la fatigue;
  • D’améliorer les capacités fonctionnelles et la force musculaire;
  • De réduire voire de stopper la prise des anti-inflammatoires et des corticoïdes ;
  • D’améliorer les états de dépression, d’anxiété et de stress.

5 conseils pour faire du sport pendant la polyarthrite rhumatoïde

Attention : lorsqu’on souffre de PR, certains mouvements sont rendus difficiles, voire douloureux. Voici quelques conseils pratiques qui permettent d’adapter son activité physique à la maladie :

  • Pendant les périodes de poussées inflammatoires, il est préférable d’épargner les articulations touchées. Cela ne contre-indique pas la pratique d’un sport en général : par exemple, on peut continuer à marcher si l’on a mal aux épaules et aux poignets ;
  • En dehors des périodes de poussées inflammatoires, si vous souhaitez démarrer une activité physique, prenez contact avec votre médecin traitant ou votre rhumatologue pour effectuer un bilan afin d’évaluer vos capacités cardiovasculaires : ensuite, il pourra réaliser un programme adapté;
  • Si vous aviez déjà une activité sportive ou physique, vous n’êtes pas obligé de l’arrêter, par contre, vous devezl’adapter pour diminuer les contraintes sur les articulations douloureuses ou fragiles (séances plus courtes, sport différent, etc.) ;
  • Les activités les plus souvent conseillées sont la natation, le vélo et la marche. En effet, elles sont faciles à pratiquer, elles sont “douces” pour les articulations et elles améliorent l’état cardiovasculaire. Cependant, de nombreux autres sports sont possibles, cela dépend surtout de votre état physique et de votre maladie.
  • Les sports à éviter sont les sports avec une balle (sauf le golf), les ports qui contiennent des sauts et/ou des lancés, le jogging, le VTT, le step, l’haltérophilie, l’équitation. Une fois de plus, cette liste doit être considérée selon les symptômes de votre maladie : par exemple, ne vous privez pas de courir si vous n’avez pas mal aux articulations des jambes.

Les médicaments

Bien sûr, un traitement de fond efficace contre la polyarthrite rhumatoïde constitue la première solution pour éliminer la fatigue. En effet, ces traitements ont pour objectif d’amener à une rémission partielle voire totale de la personne atteinte (mais non à une guérison). Les biothérapies ont prouvé leurs effets, même si elles restent chères et difficiles d’accès. D’autres médicaments de fond sont accessibles. Les traitements contre les symptômes peuvent aider dans le sens où ils atténuent la douleur (corticoïdes, anti-inflammatoires, etc.), qui est une des causes de la fatigue.

Aujourd’hui, les professionnels de santé conseillent de débuter un traitement de fond le plus tôt possible après découverte d’une polyarthrite rhumatoïde, si possible dès le diagnostic de la maladie. Plus tôt est la prise en charge, plus les chances d’une rémission sont fortes.

Une alimentation équilibrée

Une bonne alimentation est évidemment conseillée : le régime méditerranéen (plus de poissons, plus de légumineuses, moins de viandes rouges et moins de féculents) est recommandé car il agit sur la fatigue. Plus globalement, une bonne hygiène de vie est d’autant plus à respecter pour les personnes atteintes d’une maladie chronique.

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Fatigue psychique et solutions

La sophrologie, la respiration…

D’autres méthodes ont fait leurs preuves pour lutter contre la fatigue pendant une PR : la sophrologiela relaxation, les exercices de respiration En effet, ces techniques permettent de faire face au stress et l’angoisses quotidiennes. Contrairement aux médicaments, qui “endorment” les symptômes de la maladie, ils offrent un réel apaisement du corps et de l’esprit.

La thérapie

Selon un article de la revue scientifique Cochrane4“la thérapie psychosociale (fondée sur la parole) offre un petit bénéfice pour la prise en charge de la fatigue chez les personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde”, que ce soit en thérapie individuelle ou en groupe. Une étude anglaise met également en avant les bienfaits de la thérapie cognitivo-comportementale : des techniques de soutien psychologique et de relaxation qui permettent de mieux gérer sa fatigue.

N’hésitez pas à vous faire aider si vous en ressentez le besoin, et parlez toujours à votre médecin de la fatigue que vous ressentez. La fatigue est mieux compris aujourd’hui, elle est donc mieux entendue et mieux traitée dans les cas de polyarthrite rhumatoïde.

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