Les autorités sanitaires, à travers l’Inspection générale de la Santé, ont lancé une vaste campagne en vue de la fermeture des cliniques illégales ou clandestines qui, en toute impunité, fonctionnent à travers le pays, notamment dans le Grand Conakry.
Ce lundi 30 août 2021, dans l’émission ‘’Mirador’’ de FIM FM, l’Inspecteur Général du ministère de la Santé, Dr Damani Kéïta, a fait des révélations sur cette situation qui devient de plus en plus préoccupante. Il a ainsi indiqué qu’il y aurait plus de 500 cliniques clandestines recensées à ce jour dans le Grand Conakry, composé des cinq communes de la capitale (Kaloum, Dixinn, Matam, Ratoma, Matoto) et des deux communes urbaines environnantes que sont Coyah et Dubréka. Selon lui, c’est la commune de Matoto qui abriterait le plus grand nombre de cliniques clandestines, suivie de la commune de Ratoma.
La pertinente question que beaucoup se posent aujourd’hui, est de savoir si cette campagne lancée tambour battant ne va pas connaître le sort qui a été réservé à toutes celles qui l’ont précédée : l’abandon.
Lancer une campagne d’assainissement dans le secteur vital de la Santé est une chose, la mener à son terme avec des résultats probants en est une autre.
A part les grandes cliniques privées (Ambroise Paré, Pasteur) et les Grands hôpitaux publics (Donka, Ignace Deen, Sino-guinéen), les structures sanitaires du pays et leurs personnels, dans leur écrasante majorité, fonctionnent et vivent dans la précarité la plus totale. C’est pourquoi, par mois, ce sont des centaines de Guinéens malades, issus de familles nanties ou bénéficiant de l’aide d’un mécène ou de l’Etat, qui quittent le pays pour un suivi médical, un traitement spécialisé, une opération chirurgicale en Occident (Etats-Unis, Allemagne, Angleterre, France), dans les pays du Maghreb (Maroc, Tunisie) ou en Turquie.
Pour les couches défavorisées, l’on n’a d’autre choix que de se tourner vers ces fameuses ‘’cliniques’’ du quartier qui, très souvent, opèrent dans la clandestinité ou sont tenues par des personnes qui sont loin d’être compétentes, avec tous les risques que cela comporte. L’on se souvient encore de la mort, il y a quelques années, de la journaliste Mariama Kouta Diallo dans une clinique privée à Conakry, suite à une opération chirurgicale.
Espérons vivement que cette campagne en cours permettra, à l’arrivée, de séparer le bon grain de l’ivraie dans le secteur de la Santé et de l’Hygiène publique en Guinée. La santé n’a pas de prix, dit-on à juste raison.
Kèfina Diakité